13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 12:59

 

 

Intervention de Miguel-Ange GARZO (psychologue clinicien) pour le Café de l’Ecole des Parents, le 16 juin 2010 à Houilles

 

 

L’adolescence est une période de bouleversements psychiques et physiologiques intenses. Cette période est synonyme de construction pour le jeune, construction qui se fait en repoussant les limites, afin de pouvoir devenir indépendant.

 

Le jeune a besoin de « jouer » avec ses limites et bien entendu avec celles des autres. Ce jeu avec les limites est un passage obligatoire pour qu’il puisse se construire. Cette recherche des limites peut passer par une certaine opposition au noyau familial, mais aussi par des prises de risque. Prises de risque tant pour ce qui a trait aux limites de son corps, qu’en ce qui concerne les limites sociales et morales. D’où la fréquence des transgressions, des conduites de provocation : nombre de jeunes découchent, boivent de l’alcool de manière importante, fument du haschisch ou commettent des délits, dans le seul but inconscient de se démarquer de leurs parents.

 

Marquer son opposition s’inscrit pour le jeune, dans le désir de rompre avec la dépendance qui le lie à ses parents. Mais dans bien des cas, cette dépendance parentale est remplacée par la dépendance à un autre « objet ». Cet autre « objet » peut être un groupe de pairs, qui permettra au jeune de s’identifier à l’autre, mais il peut être un aussi un « produit ». La dépendance est définie par l’OMS à partir de 6 symptômes :

 

1)      le désir compulsif d’emploi de drogue

2)      les difficultés à contrôler son utilisation

3)      le syndrome de sevrage quand le sujet arrête ou tente de diminuer sa consommation

4)      la tolérance (augmentation des doses pour obtenir de l’effet)

5)      l’abandon des autres sources de plaisir ou d’intérêts

6)      la poursuite de la consommation malgré la survenue de conséquences nocives

 

La notion de dépendance est à mettre en relation avec la notion d’addiction, qui est définie comme étant la répétition d’actes susceptibles de produire du plaisir, mais marquée par la dépendance à un objet ou à une situation recherchée et consommée avec avidité. La notion de conduite addictive regroupe un grand nombre de conduites :

 


-          la toxicomanie

-          l’alcoolisme

-          le tabagisme

-          la dépendance à l’autre

-          les troubles des conduites alimentaires (anorexie et boulimie)

-          les achats compulsifs

-          les comportements à risque

-          l’addiction au travail

-          l’addiction aux efforts physiques

-          la sexualité compulsive

-          le jeu pathologique (…)


Ce nouvel « objet » aura pour le jeune, une valeur de « béquille » qui lui permettra d’avancer dans sa construction de personne adulte. Le besoin de cette « béquille » chez l’adolescent peut donc s’expliquer par les différents bouleversements qu’il va connaitre, comme :

 

Les modifications corporelles : avec la puberté, apparaissent des transformations physiologiques importantes et rapides (parfois trop rapides), transformations qui vont éveiller le besoin d’expression de la sexualité, ce qui va dans de nombreux cas, mettre en danger l’équilibre psychique du jeune. Tout cela va produire une véritable révolution interne qui va entraîner des transformations sur le plan psychologique. Cependant, ce remaniement psychologique ne va pas souvent au même rythme que les transformations physiques, ce qui peut produire un véritable déséquilibre psychique. L’usage de drogue va, dans ce cas là, alimenter le fantasme de contrôle de tous ces bouleversements et d’une certaine façon anesthésier les conflits qui se jouent.

 

L’adolescence comme période de deuils : les changements qui affectent cette étape du développement sous entendent de nouveaux apprentissages, mais aussi en parallèle de nombreuses pertes ; pertes qui pourront être dépassées par un certain travail de deuil. Trois deuils importants doivent se réaliser au cours de l’adolescence :

 

1)      le deuil du corps d’enfant

2)      le deuil de la position d’enfant, perte de son rôle et de son identité d’enfant

3)      le deuil des parents face à l’enfant qui devient adulte 

 

La douleur psychique qui accompagne ses travails de deuil contribue à la configuration du caractère du jeune. Ils expliquent en partie aussi les différents changements d’humeur que peut connaître le jeune à l’égard de son cercle familiale et social.

Ces travails de deuil expliquent pourquoi tout adolescent présente, un jour ou l’autre, des préoccupations morbides qui répondent à ses interrogations existentielles. Penser à la mort est structurant en ce temps, où se fait le deuil de l’enfance.

 

Pour certains adolescents, le « produit » permettra de se confronter aux limites, mais aussi d’anesthésier la pensée, souvent douloureuse à cet âge. Le produit viendra donc panser la pensée.

 

Il est important pour les parents d’être à l’écoute du jeune, durant cette période de modifications importantes. Il faut pouvoir être suffisamment proche de l’adolescent, tout en lui laissant son espace nécessaire de construction personnelle. En effet, même si dans la majeure partie des situations, les prises de risque et les consommations de produits sont passagères, il faut être vigilant, afin que le jeune ne s’inscrive pas dans une consommation de produits beaucoup plus importante et plus chronique.

 

Dans certains cas, quand la parole au sein de la cellule familiale ne peut plus jouer son rôle de lien, il est donc conseillé de pouvoir faire appel à un tiers (autre membre de la famille, professionnel ou institution spécialisée). Le tiers permettra donc de mettre une distance entre les différents membres de la famille et la situation de crise et d’angoisse liée à la consommation de produits.

 

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 20:28

Elle a été réalisée par nos amis de la FCPE des Essarts (Seine-maritime). On peut également accéder à leur site via la Communauté de blogs FCPE (lien visible dans le menu de droite du site FCPE Houilles).

 

 

Lien vers le rapport de la cour des comptes sur l'éducation, plus une synthèse

 

site-FCPE-Les-Essarts.JPG

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 21:57

  Extraits de la réunion qui s'est déroulée à Houilles le 25/03, en présence de Pierre Fraudeau, premier secrétaire fédéral de la FCPE.

 

La FCPE n’a jamais été favorable a la suppression du samedi matin dans les conditions où elle a été mise en place.

 

L’APE (Aide personnalisée aux élèves, ou soutien scolaire) alourdit  les journées déjà trop longues comme l’attestent le rapport de l’éducation Nationale et le rapport de l’Académie de Médecine sur le sujet (article du 12 fév sur ce blog).

 

La FCPE souhaite l’ouverture d’un grand débat national qui prenne en compte prioritairement l’intérêt de l’enfant et une réussite scolaire optimale.

 

Une documentation complète est consultable sur le site national FCPE.

 

La FCPE Nationale est en faveur d’une semaine scolaire organisée en 9 demi-journées avec l’utilisation du mercredi matin, et d’un rythme de sept semaines d’écoles pour deux semaines de vacances.

 

La situation idéale pour l’enfant et vers laquelle il faudrait tendre serait une organisation sur 5 jours pleins où la durée à prendre en compte incluerait le temps périscolaire et le temps de trajet quotidien. Le temps scolaire et périscolaire ne doivent cependant pas être dissociés. Une nouvelle organisation nécessiterait une prise en charge des élèves dès la fin des cours, qui interviendraient plus tôt dans la journée.

 

Pour exemple, Pierre FRAUDEAU cite la commune de GUYANCOURT où toute l’organisation est centrée sur l’enfant.

Nicolas fait remarquer que le travers à éviter est de s’aligner sur l’organisation allemande où les femmes sont contraintes de choisir entre emploi et maternité.

 

Le mercredi matin à l’école une semaine sur deux pourrait être une solution intermédiaire.

 

Caroline demande s’il existe déjà un projet du retour des mercredis à l’école.

 

Pierre précise que la question va être posée dès lundi 29 mars lors de la rencontre prévue avec le Préfet et l’Inspecteur d’Académie car la FCPE n’a pour l’instant pas d’information à ce sujet.

Concernant les adolescents, la FCPE revendique 7h de cours quotidiennement au maximum, avec une heure et demie de pause méridienne.

 

Pierre FRAUDEAU déplore un fort absentéisme en lycée technologique : ces établissements sont peu nombreux et souvent éloignés du domicile des élèves, allongeant ainsi les journées.

 

L’éducation dispensée aujourd’hui, particulièrement dans les collèges, ne permet pas aux élèves d’ « apprendre à apprendre » . Il faudrait  insister sur la méthodologie. Ceci concerne aussi le travail à la maison. Des élèves se couchant trop tard peuvent également compromettre leur apprentissage pendant le temps scolaire.

 

Il est de plus regrettable que tout soit joué à 18 ans. Il faut favoriser la formation tout au long de la vie.

 

 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 20:29

 

 


Une réforme très discrète qui paraît cependant assez inquiétante ..

Un lien qui résume bien le pb...
http://www.alternatives-economiques.fr/la-reforme-des-ses-continue-de-faire-des-vagues_fr_art_633_48102.html


Un lien pour soutenir le programme alternatif élaborer par l'APSES ici:

http://www.apses.org/debats-enjeux/analyses-reflexions/article/decouvrez-reagissez-soutenez-la

 

 

http://www.apses.org/

 

 

APSES: Association des Professeurs en Sciences Economiques et Sociales

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 22:14
Voici un rapport de qualité de l'Académie nationale de médecine, qui va permettre d'alimenter le débat complexe et très passionnel sur les horaires scolaires.


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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 21:33
Ci-dessous le message de notre secrétaire, qui offre un éclairage particulier sur les solutions trouvées par l'Etat pour assurer une meilleure ouverture des centres de vaccination.
Le point de vue des étudiants infirmiers est aussi intéressant à lire (texte de la pétition).
Au dela de toute polémique et tout en admettant la complexité du dossier, on espère que des solutions plus acceptables pourront être trouvées dans un délai très bref.


Bonjour,
Juste un petit mot pour vous dire ma révolte suite à la fermeture de l'IFSI (Institut de formation en Soins Infirmiers) de Nanterre depuis lundi matin 9h00 par arrêté préfectoral. Un IFSI du département 77 est déjà fermé. Le pays est en état de guerre sanitaire (dixit le préfet des hauts de Seine) et pour fournir les centres de vaccination , les infirmières formatrices sont réquisitionnées. Les étudiants sont privés de cours sans date de rattrapage ou d'examen prévus (certains étaient programmés la semaine prochaine sur les cours qui auraient dûs être assurés au préalable).
De plus, les étudiants, dont la plupart travaillent les fins de semaine et les vacances pour payer leurs études, se nourrir, se loger, ont été priés de se tenir à disposition car ils sont susceptibles d'être réquisitionnés également, y compris pendant les prochaines vacances de Noël. Ils ont été avisés qu'en cas de refus, les forces de l'ordre viendront les chercher à leur domicile et qu'ils sont passibles d'une amende de 1400 euros. De quoi effrayer des jeunes de 20 ans qui préparent leur diplôme d'infirmier!
Et tout ça, sans un mot dans le journal télévisé !


si vous désirez signer la pétition mise en ligne par des étudiants infirmiers contre les conditions de réquisition.

Pour les intéressés, voici le lien.
 
Sylvie RESTOUX, mère d'une élève 2ème année à l'IFSI de Nanterre.
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 15:02
On ne peut que saluer le travail effectué par la cour des comptes sur les 1ère conséquences de l'assouplissement progressives de la carte scolaire. Ce mouvement de déplacement progressif des bons élèves de zones "sensibles" vers les collèges et lycées de zones plus "favorisées", commence à désorganiser l'éducation nationale, (ghettoïsation de certains établissements, surpopulation dans les autres...)

Ce travail ne met pas en cause des familles qui souhaitent le meilleur pour leurs enfants. Il pointe la  proposition malsaine qui leur est faite: "faites travailler vos enfants et ils pourront fuire leur quartier".

La FCPE a depuis longtemps souligné les risques de l'assouplissement de la carte scolaire, comme dans son communiqué de septembre 2006 (voir ci-dessous).

Des solutions plus valorisantes et pragmatiques existent pourtant et pourraient être appliquées plus massivement dans les quartiers sensibles. Elles rendraient les écoles, collèges et lycées plus attractifs:
- Mise en place de ressources très importantes contre l'échec scolaire (RASED...),
- Entraînement des élèves à l'intégration aux classes préparatoires...

Lire ci-dessous l'article du Monde et le communiqué de la FCPE de septembre 2006

Article paru dans Le Monde du 6/11/2009

L'assouplissement de la carte scolaire, instauré à la rentrée 2007, renforce la ghettoïsation des collèges "ambition réussite", ces établissements scolaires dont les élèves cumulent les difficultés sociales et scolaires. C'est ce que souligne un rapport de la Cour des comptes présenté mardi 3 novembre devant la commission des finances du Sénat.

C'est au détour d'une enquête sur les dispositifs éducatifs dans les quartiers sensibles que les rapporteurs de la Cour ont découvert un phénomène de renforcement de la ghettoïsation des établissements difficiles, conséquence de l'assouplissement de la carte scolaire. Nombre d'observateurs s'en doutaient, mais personne ne pouvait en apporter la preuve, le ministère de l'éducation nationale refusant de communiquer sur le sujet. Désormais, une première indication chiffrée existe.

Dans son rapport, la Cour des comptes estime que, sur un total de 254collèges "ambition réussite", 186 ont perdu "jusqu'à 10%" de leurs élèves du fait de la réforme de la carte scolaire voulue par Xavier Darcos.

Alors ministre de l'éducation, il avait jugé que la carte scolaire, qui affecte un élève dans un collège ou un lycée en fonction de son lieu de résidence, "n'assure plus l'égalité des chances et ne répond plus aux attentes des familles", car elle est "régulièrement contournée".

Même s'il chiffre à 7 %, et non pas 10 %, la perte d'élèves par certains collèges difficiles, l'actuel ministre de l'éducation, Luc Chatel, n'a pas contesté ces résultats. M.Chatel dit attendre, "d'ici à la fin de l'année, une étude plus détaillée" par ses services, le rapport rendu public par Jean Picq, président de la troisième chambre de la Cour des comptes, ne reposant que sur six collèges "ambition réussite" de trois académies: Aix-Marseille, Lille et Versailles.

Plutôt que sur la fuite des collèges difficiles par leurs élèves, le ministre préfère mettre l'accent sur "50 établissements “ambition réussite” qui sont devenus plus attractifs et ont gagné des élèves", et sur les familles qui "sont satisfaites de l'assouplissement de la carte scolaire". "D'ailleurs, le gouvernement entend poursuivre jusqu'à sa disparition", note-t-il.

De son côté, M.Picq admet que "six collèges difficiles, ce n'est pas très représentatif." "Mais personne n'a remis en cause nos conclusions, remarque-t-il. Nous avons vraiment rencontré tout le monde: principaux, équipes pédagogiques, recteurs, inspecteurs d'académie, élus, associations… Tous ont relevé un aspect positif: des élèves boursiers ont pu aller étudier dans de meilleurs établissements. Et un aspect négatif: la perte d'élèves." La Cour prône de ce fait l'accentuation de la lutte "contre la constitution de “ghettos scolaires”".

Le libre choix des familles mis en avant par MM. Darcos et Chatel n'en est pas un aux yeux de la sociologue Agnès van Zanten, pour qui "le choix de l'établissement n'a de sens que s'il y a une vraie offre. Or les familles doivent se déterminer entre un bon et un mauvais établissement, ce qui n'est pas un choix. Et comme elles choisissent toutes les mêmes établissements, cela crée de l'insatisfaction".

Pour l'auteure de Choisir son école (éditions PUF), le rapport de la Cour des comptes n'est pas une surprise: "L'idée était de récompenser les bons élèves des classes populaires. Les enseignants eux-mêmes les invitent à quitter les mauvais établissements, ce qui conduit à la fuite des “têtes de classe” et à la ghettoïsation." Même dépit du côté du SNES, principal syndicat du secondaire: "Le message d'origine qui était celui de la méritocratie scolaire, devient “quittez votre quartier”. Au bout de deux ans, on a des collèges qui ont perdu jusqu'à 40% de leurs effectifs", déplore Daniel Robin, co-secrétaire général.

Comment corriger ces effets pervers? Le SNES réclame plus de moyens. M.Chatel propose, entre autres, d'ajouter aux critères permettant l'accès à un meilleur établissement (boursiers, handicapés), le fait d'être élève d'un collège "ambition réussite". Ce changement pourrait cependant augmenter la ghettoïsation desdits collèges. MmevanZanten imagine, elle, d'"instaurer des quotas par catégories d'élèves (bons, moyens, mauvais) dans les établissements, comme l'Angleterre qui prend des mesures contre le libre choix".

La Cour des comptes estime, quant à elle, que la lutte contre l'échec scolaire fondée sur l'aide individualisée, ne peut plus reposer sur le volontariat des enseignants et des élèves. "Il faut intégrer cette aide dans les obligations de service, mais ça risque d'être la révolution", prévient M.Picq.

Marc Dupuis

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La sectorisation garantit la mixité sociale - 6 septembre 2006 :

La FCPE s'oppose à toute remise en cause de la sectorisation scolaire. Elle rappelle son refus de voir instaurer une concurrence scolaire hasardeuse et acharnée.

La FCPE s'inquiète des diverses annonces remettant en cause la sectorisation scolaire et rappelle son refus de voir instaurer une concurrence scolaire hasardeuse et acharnée.

La sectorisation est un outil, son application dépend de la volonté politique des décideurs. A eux de ne pas céder aux pressions d’une minorité. Faute de volonté, ces règles n’ont en fait jamais été véritablement appliquées. Un peu facile ensuite de déplorer que certains établissements soient devenus des "ghettos" pour justifier a posteriori les pratiques de contournement.

Supprimer la sectorisation aurait immanquablement pour conséquence de créer une véritable désorganisation du système éducatif et du territoire. Comment les établissements, les collectivités territoriales et l’administration de l’Education nationale géreraient-il, en termes d’attribution de crédits et de postes notamment, les conséquences du libre choix par les familles de l’établissement de leurs enfants ? Sur quel critère tel élève serait accepté et tel autre refusé dans un établissement très demandé...

Que propose-t-on pour remédier aux raisons qui poussent les parents d’élèves à fuir l’établissement de leur secteur avant de renoncer à un système qui présente l’avantage de permettre la mixité sociale indispensable à la réussite de tous ? Sans sectorisation, il n’y aurait plus que des établissements ghettos où chacun resterait "entre soi".

Assurer la réussite de tous les élèves passe par un véritable projet d’établissement qui repose sur une pédagogie adaptée et l’attribution de réels crédits supplémentaires aux établissements les plus en difficulté avant qu’ils ne soient désertés.

A quoi servirait de créer un service civique pour les jeunes adultes si l’on n’apprend pas aux enfants à vivre ensemble ? L’éducation mérite un véritable courage politique et non pas un renoncement.
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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 00:44
On a vu récemment fleurir un grand nombre d'articles concernant le collège unique, notamment à l'occasion d'un débat entre Bernard Kuntz (Snalc) et Philippe Meyrieu (spécialiste des sciences de l'éducation).

Voici par exemple celui du Figaro (il y avait aussi sa "copie" dans le Monde), qui révèle à quel point ce débat, vieux de 30 ans, peut facilement tourner au dialogue de sourds.

Et pourtant, comment remettre en question la nécessité d'un socle de connaissances commun à tous les citoyens de ce pays. On ne peut  penser sérieusement qu'il est acquis à 13 ans et il paraîtrait tout simplement odieux d'en exclure une partie de la population.

Un bon niveau d'études et des diplômes sont (en dehors du népotisme...) le moyen le plus fiable pour nos enfants de s'intégrer dans une société de plus en plus compétitive et mondialisée.

Il est essentiel, pour le bon fonctionnement de notre société, de leur garantir un accès équitable au savoir.

Ci-dessous, on trouvera également un appel de 2007, signé par la FCPE, qui exprime ce point de vue.

On pourrait cependant s'interroger sur la difficulté du collège unique à lutter contre l'échec scolaire:

- peut-être les dés sont-ils un peu pipés: certains élèves arrivent en 6ème avec des lacunes importantes. Ne devrions-nous pas investir plus massivement dans l'école primaire (RASED, classes plus réduites...)?

- peut-être certaines difficultés scolaires sont-elles trop rapidement perçues comme des échecs. Il faudrait admettre que des élèves ne sont tout simplement pas prêts à passer au cycle suivant (par exemple, arriver au collège sans une lecture fluide) et qu'il faut les laisser aller à leur rythme, sans les stigmatiser. Inversement, des enfants précoces devraient pouvoir réduire plus systématiquement leurs cycles scolaires. Ce qui aurait pour avantage de redonner un peu d'homogénéité au classes en terme de niveaux,

- Le principe des classes de niveau (raisonnablement) hétérogène n'est pas forcément à condamner. Peut-être n'a-t-on pas suffisamment insisté sur les méthodes d'enseignement qui devraient être appliquées dans ces classes. Comment faire pour que chaque élève y trouve son intérêt et maintienne sa motivation?

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Article du Figaro (06/10/09, lire également l'articledu monde du 17/09)
  • Collège unique : la réforme impossible
    Natacha Polony
    06/10/2009 | Mise à jour : 10:36
    | Commentaires 88 | Ajouter à ma sélection
    En 2001 et 2002, 62 % des professeurs de collège pensent alors qu'il faut abandonner le principe du collège unique.
    En 2001 et 2002, 62 % des professeurs de collège pensent alors qu'il faut abandonner le principe du collège unique.

    Créé par la loi Haby en 1975, il est remis en cause par de nombreux enseignants.

    De l'argent et des ca­deaux pour lutter contre l'absentéisme, des brigades volantes pour prévenir la violence, des heures de soutien par centaines pour limiter l'échec scolaire : dans chaque académie, dans chaque collège, on invente des dispositifs censés éviter une explosion que tous pressentent comme imminente. Depuis trente ans, tout, ou presque, a été tenté pour sauver un système dont les effets pervers sont de plus en plus dramatiques. Le collège unique repose sur l'idée qu'il faudrait, jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire, proposer le même enseignement, au même rythme, à tous les élèves. Ceux qui entrent en 6e en grande difficulté seront donc amenés au forceps jusqu'à la 3e, au nom, bien sûr, de l'égalité. Une fatalité ?

    Discrètement, mais sûrement, les sénateurs viennent de jeter un énorme pavé dans la mare. Dans un amendement au projet de loi orientation-formation, adopté le 23 septembre, ils ont imaginé un «sas» de préapprentissage pour les élèves de 15 ans au moins. Réaction immédiate du SE-Unsa, syndicat d'enseignants du secondaire : il s'agirait d'une «grave atteinte au principe républicain de la scolarisation commune qui montre à quel point le combat pour le collège unique n'est pas terminé». Ou comment le Sénat s'aventure sur un terrain que le ministère de l'Éducation nationale avait soigneusement évité.

    De fait, entre la réforme du primaire et celle du lycée régnait un vide étonnant.

     

    Plus exactement, la direction de l'enseignement scolaire voit dans l'adoption par la loi d'orientation de 2005 du «socle commun de connaissances et de compétences» (réclamé du rapport Bourdieu de 1984 au rapport Dubet de 1999) l'alpha et l'oméga d'une modification du collège. Enfin, celui-ci aurait une finalité propre, celle de délivrer une culture commune aux futurs citoyens au terme de la scolarité obligatoire. Pour ses adversaires, il s'agit surtout de masquer la catastrophe en remplaçant l'évaluation des savoirs disciplinaires par des compétences vagues.

    Des années durant, le collège fut dénoncé comme «le maillon faible du système», en particulier par ceux qui voulaient à tout prix exonérer le primaire de sa responsabilité dans l'échec scolaire. Le collège était victime des inégalités sociales, de la violence… C'est-à-dire de facteurs exogènes. Un dogme qui permettait de préserver le collège unique, devenu depuis sa création par René Haby, ministre de Valéry Giscard d'Estaing, l'étendard des progressistes. Pourtant, en 2001 et 2002, des sondages montrent que les profs de gauche n'y croient plus. 62 % des professeurs de collège pensent alors qu'il faut abandonner le principe du collège unique. Pis, 73 % des enseignants de moins de 35 ans y voient un «objectif irréaliste». Depuis, plus de sondage. Et une situation qui se dégrade d'année en année.

    Dans un petit livre paru chez Magnard, Bernard Kuntz, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), et Philippe Meirieu, pape des sciences de l'éducation, répondent à la question : faut-il en finir avec le collège unique ? Le second plaide pour l'unicité du système, expliquant que «le projet d'une école vraiment républicaine est là : il ne s'agit pas seulement de juxtaposer des apprentissages individuels, aussi réussis soient-ils, il faut que ces apprentissages permettent d'apprendre à construire du collectif». Mais au vu des résultats, violence, décrochage massif, absentéisme, il semble que les apprentissages, individuels comme collectifs, soient loin d'être réussis. «Le collège est au bord de l'explosion, s'énerve Bernard Kuntz. Nous fabriquons des générations d'illettrés. Il est devenu impossible de le masquer ; d'ailleurs, même François Dubet (sociologue et fervent défenseur du collège unique) en a convenu.»

     

    «Classes ingérables»

    Ce qui explique une telle évolution : le collège créé par la réforme Haby n'est pas seulement le produit de la fusion des anciennes filières et de l'allongement de la scolarité obligatoire. Il va de pair avec le dogme de l'hétérogénéité des classes, censée profiter aux bons comme aux mauvais élèves. L'argument choisi par ses défenseurs consiste à dire que le désastre - qui n'existerait que dans les ZEP - viendrait au contraire de la trop grande homogénéité de ces classes difficiles. «Homogénéité sociale, certes, répond Claire Mazeron, professeur d'histoire-géographie, mais hétérogénéité dramatique du niveau, qui rend les classes ingérables. D'où l'invocation quasi religieuse de la pédagogie différenciée, c'est-à-dire ce que pratique un instituteur de classe unique rurale… et qui ne marche que là.»

    C'est le second dogme, donc, le troisième étant celui de l'unicité du corps des professeurs, qui feraient le même métier de la maternelle à l'université. Le collège unique sert à «primariser» petit à petit l'enseignement secondaire, et à repousser indéfiniment la fin des études pour masquer l'échec. Les syndicats majoritaires plaident d'ailleurs pour un allongement de la scolarité obligatoire à 18 ans, alors même que la limite fixée à 16 ans n'avait pas été accompagnée d'une réflexion sur le sens de cette scolarité. Les solutions existent pour un collège qui propose à chaque élève un parcours à son rythme. 6e-5e en trois ans pour ceux qui sortent du primaire sans les bases nécessaires, classes de découvertes des grands domaines professionnels, techniques et artistiques dès la 4e, 3e en alternance sous statut scolaire pour garantir les connaissances dans les matières générales en même temps qu'une formation professionnelle ; le tout accompagné de passerelles pour rejoindre à tout moment le cursus général.

    «Scolarité obligatoire, peut-être, résume Claire Mazeron, mais pas forcément la même pour tous.» Voilà qui rendrait espoir aux maîtres et aux élèves qui ne trouvent plus de sens au collège.




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Appel pour bâtir le collège pour tous - CSE du 20 septembre 2007 :

Déclaration commune (CFDT, FCPE, FEP-CFDT, FSU, JPA, Ligue de l’enseignement, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SI-EN-UNSA, SNEP-FSU SNES-FSU SNPDEN-Unsa, SNUIPP-FSU, UNEF, UNL, UNSA-Education, UNSEN-CGT) - Conseil supérieur de l'éducation du 20 septembre 2007.

Conseil supérieur de l’Education – 20 septembre 2007

Appel pour bâtir le collège pour tous
Le ministre de l'Education nationale a annoncé une disparition du collège unique afin d’en finir, explique-t-il, avec le « formatage » des élèves et de donner plus d’autonomie aux établissements pour s’adapter aux particularités des élèves. Il omet de préciser que le collège unique, c’est l’unicité de la nature des établissements et pas l’uniformité de ce que y est fait. Ce qui est en jeu, c’est la garantie d’un même droit à la scolarité obligatoire pour tous les élèves.
Le collège unique n'existe pas : entre les différentes options, les SEGPA, les classes « découverte professionnelle », les CHAM, les sections internationales ou sport études, etc, les différenciations en oeuvre aujourd'hui débouchent trop souvent sur la création de classes d’élites et de classes de relégation.
Par ailleurs les équipes pédagogiques ont pu parfois mettre en place des dispositifs permettant d'accompagner tous les élèves sur la voie de la réussite. Pour généraliser ces pratiques, souvent hélas mises à mal par les restrictions budgétaires, il faut accorder aux équipes les moyens de fonctionnement nécessaires avec des garanties dans la durée.
Avant le collège unique, instauré par la loi Haby de 1975, existaient trois types de collèges (CES, CEG et CET), puis trois filières séparées (classique, moderne, technique). S’agit-il de revenir à cette sélection précoce que le président de la République récuse par ailleurs ? Associée à la suppression de la carte scolaire, une telle évolution ne pourrait qu’aggraver les inégalités scolaires. Elle serait incompatible avec l’objectif fixé de 50% d’une classe d’âge diplômée de l’enseignement supérieur et entraînerait une régression des résultats (moins 30% d’accès au bac), ainsi que l’ont démontré les études internationales comme PISA.
Nos organisations s’opposent catégoriquement au retour de toute sélection précoce.
Il est urgent que le ministre sorte de l’ambiguïté des slogans et s’engage clairement en faveur de la démocratisation du second degré, à travers l’absence de sélection, l’hétérogénéité des classes et l’acquisition par tous d’un ensemble commun de connaissances et de compétences que l’école s’engage à faire acquérir à tous les élèves.

Organisations signataires : CFDT, FCPE, FEP-CFDT, FSU, JPA, Ligue de l’enseignement, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SI-EN-UNSA, SNEP-FSU SNES-FSU SNPDEN-Unsa, SNUIPP-FSU, UNEF, UNL, UNSA-Education, UNSEN-CGT.
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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 19:36
On peut être "surpris" des gros efforts faits pour financer l'enseignement privé par de l'argent public, alors que l'enseignement public est lui "mis au pain sec et à l'eau" au nom de la rigueur budgétaire (voir article du 02/10 sur ce même blog). Il s'agit d'un symptôme supplémentaire d'une volonté politique de transférer des missions du service public vers le secteur privé. Cette politique menée au mépris de l'intérêt général risque de rallumer la guerre scolaire.

Ci-dessous, l'article du Monde (pour comprendre) et le communiqué du CNAL (auquel participe la FCPE).
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Chronique
Loi Carle : la prime à l'exode scolaire, par Caroline Fourest



Article paru dans l'édition du 26/09 du Monde.


Résister à la communautarisation suppose de résister à l'exode scolaire qui saigne l'école publique au profit d'écoles privées confessionnelles. L'Assemblée nationale s'apprête à faire tout le contraire. Lundi 28 septembre, en toute discrétion, elle s'apprête à voter la loi Carle... qui force les collectivités locales à devenir les principaux mécènes de cette hémorragie.

Sous prétexte de clarifier un flou juridique, cette loi oblige les mairies à financer les écoles privées d'autres communes si leurs résidents ont choisi d'y scolariser leurs enfants. Quatre critères sont prévus pour rendre cette dépense obligatoire : si des parents parviennent à montrer que "la capacité d'accueil" de leur commune de résidence est insuffisante, en cas "d'obligation professionnelle", pour "des raisons médicales", ou si un frère ou une soeur est déjà scolarisé dans cette autre commune. Autant dire que les écoles privées ne devraient avoir aucun mal à faire passer les mairies environnantes à la caisse. D'autant que contrairement à une scolarisation dans le public, le maire n'est pas autorisé à mettre son droit de veto, au nom de la sacro-sainte "liberté d'enseignement".

 

Certaines écoles de l'Opus Dei sont déjà sous contrat. Si l'oeuvre de Dieu se met à ouvrir des écoles élémentaires, les fidèles utiliseront la loi Carle pour obliger les collectivités locales à financer l'envoi de leurs enfants dans ces écoles élémentaires-là. Ne parlons pas des loubavitch, dont certaines crèches sont déjà financées par la Mairie de Paris... Parce qu'il manque des places dans les crèches publiques.

 

Eddy Khaldi, coauteur d'un livre édifiant intitulé Main basse sur l'école publique (Démopolis), dénonce une forme de "chèque éducation", propre à faire primer les "choix particularistes sur l'intérêt général", comme aux Etats-Unis.

L'exode du public vers le privé était jusqu'ici contenu par la sectorisation et la carte scolaire. Depuis son assouplissement, toutes les vannes sont ouvertes. Pierre Cardo, député UMP et ancien maire de banlieue, n'a pas caché son inquiétude lors de la discussion générale sur la loi Carle : "J'ai passé vingt-six ans à lutter contre l'évasion scolaire. Dans ma circonscription, les deux collèges dont la capacité d'accueil est de 1 000 élèves n'en reçoivent plus que 400." Les raisons de l'hémorragie sont connues. L'école publique se démocratise mais ne peut sélectionner.

Si l'Etat n'augmente pas son taux d'encadrement, l'indiscipline explose. Au premier fait divers, tous les parents cherchent à fuir vers l'école privée la plus proche, plus sélective. Et les élèves en difficulté se retrouvent sur le carreau, coincés entre eux, dans des lycées désertés... Effet de ghettoïsation et crise du "vivre-ensemble" garantis.

 

L'exode pourrait être contenu. L'école privée serait moins attractive si ses tarifs étaient plus élevés. Autrement dit si l'Etat et les régions ne lui permettaient pas de pratiquer des tarifs alléchants en la finançant. Depuis la loi Debré, la République joue contre son camp. La loi Carle va plus loin. Elle essaie de nous faire croire que financer "à parité" la scolarisation dans le public ou le privé est un devoir, alors que cette parité n'a aucun fondement juridique. Et pourtant, la remettre en cause serait un crime contre la "liberté scolaire" ! A bien y réfléchir, cela c'est un peu invoquer la "liberté de circuler" pour obliger l'Etat à rembourser les notes de taxi de ceux qui n'aiment pas le bus...

 

Nous sommes en période de pollution : l'Etat a intérêt à encourager ses citoyens à prendre les transports en commun. Mais comment les entretenir s'il devait rembourser une partie des courses en taxi de ceux qui trouvent les bus trop chargés ou dégradés ?

 

La loi Carle s'inscrit dans un mouvement de fond, qui n'en finit plus de transférer les missions du public vers le privé. Sauf que nous ne parlons plus seulement de La Poste ou de l'hôpital, mais de la citoyenneté.

Caroline Fourest

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Déclaration du CNAL :


Le CNAL est composé des DDEN, de la FCPE, de La Ligue de l’Enseignement, du SE-UNSA et de l’UNSA-Education.


Le CNAL combattra la loi Carle et dénonce le principe de parité « public-privé » : La loi Carle vient d’être adoptée. Si elle réduit considérablement le champ d’application de l’ex-article 89, elle n’en annule pas pour autant le principe de « parité » que nous contestons. La réduction du nombre d’élèves concernés n’est ainsi, pour le CNAL, qu’une satisfaction comptable qui ne change rien au fond du problème.

Avec la loi Carle, nous assistons à un glissement dangereux. En effet ce qui « déclenche » le financement du forfait n’est plus le contrat qui lie la commune avec son école privée, mais le choix d’une famille qui décide de scolariser son enfant dans un établissement privé d’une autre commune.

C’est une étape vers un libre marché scolaire. De surcroît, le maire subit ce choix et n’a pas d’accord préalable à donner. La loi Carle bafoue ainsi le principe de libre administration des collectivités locales. Le maire ne sait en effet qu’a posteriori qu’il doit financer un ou plusieurs forfaits.

C’est pourquoi, Le CNAL combattra la loi CARLE. En outre, Le CNAL est satisfait du recours en Conseil Constitutionnel engagé par les députés ayant voté contre cette loi, comme il le leur avait demandé. Il appelle les élus locaux concernés par la loi CARLE à ne pas payer et les citoyens comme les maires à multiplier les contentieux.

Pour le CNAL, il faut en finir avec ces concessions incessantes accordées aux écoles privées. Rappelons que celles-ci reçoivent chaque année plus de 10 milliards d’euros d’argent public (Etat et collectivités locales) pour développer un « caractère propre » quasi exclusivement catholique. Il est grand temps, pour le CNAL, que l’Etat arrête de financer la concurrence à son Ecole publique, laïque et gratuite.

Paris, le 29 septembre 2009
Laurent Escure Secrétaire Général du CNAL
06 82 84 91 18 *
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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 20:26
L'article du Figaro du 30 septembre, concernant la réduction du nombre de fonctionnaires en 2010 mérite le détour.
On y explique comment la réforme de la formation des professeurs va permettre de réduire le nombre de fonctionnaires (objectif unique et avoué pour toutes les réformes de l'enseignement depuis 2 ans).

L'idée de base est que les étudiants ayant réussi le concours d'enseignants ne seront plus formés en IUFM, mais entreront directement en fonction.


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Le Figaro
B
udget Education : nouvelle cure d'amaigrissement

En dépit de ses 60,85 milliards, un chiffre qui progresse légèrement par rapport à l'an dernier (59,91 milliards en 2009), le ministère de l'Éducation nationale perd 16.000 postes d'enseignants dans le projet de budget 2010, soit près de la moitié des postes supprimés en 2010 dans la fonction publique. Sur la lancée des années précédentes, les coupes d'emplois s'accélèrent: 11.200 postes avaient été supprimés au budget 2008 et 13.500 au budget 2009. 

 

En 2010, les postes d'enseignants supprimés seront essentiellement ceux de jeunes fonctionnaires stagiaires grâce à une importante réforme en cours sur la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées. Dès la première année d'application de la réforme, à la rentrée 2010, les étudiants qui auront réussi le concours d'enseignant ne seront plus affectés en IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres), mais directement en fonction, devant des classes, ce qui permettra d'économiser des milliers de postes de fonctionnaires stagiaires.

De son côté, l'enseignement supérieur et la recherche font partie, cette année encore, des vainqueurs des arbitrages. Comme la ministre Valérie Pécresse s'y était engagée, aucun poste ne sera supprimé en 2010. En revanche, le passage à l'autonomie d'une cinquantaine d'université d'ici à janvier 2010 provoque un transfert d'environ 60.000 postes entre l'Etat et les opérateurs que sont les universités. La Mission Enseignement supérieur et Recherche disposera en 2010 d'un budget de 25,43 milliards d'euros, soit une progression de 1,8 milliards d'euros. En particulier, 182 millions d'euros supplémentaires seront consacrés aux rémunérations et carrières des personnels de l'enseignement supérieur.

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Il est à noté que ceux-ci seront cependant préalablement recrutés au niveau master (bac+5, formation non rémunérée...). Toutefois, on peut se demander quelle sera leur réelle maîtrise de la pédagogie et de la psychologie de l'enfant. C'est ce que dit la FCPE qui s'oppose clairement à cette réforme aberrante. Lire également (lien ci-dessous) l'avis des enseignants d'IUFM...


http://iufmparis.canalblog.com/archives/2009/10/02/15286907.html
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La FCPE refuse que la formation professionnelle des enseignants soit anéantie - 27 mai 2009 :

Les parents d’élèves ne veulent pas d'enseignants non formés. Enseigner est un métier qui s'apprend !

Les élèves n’ont rien à gagner à la réforme de la formation des enseignants que prépare le gouvernement. Le CTPM (Comité technique paritaire ministériel) devait examiner aujourd’hui les projets de décrets présentés par Xavier Darcos. Les mesures envisagées anéantissent la formation professionnelle des enseignants alors que celle-ci est revendiquée par tous comme indispensable pour faire réussir tous les jeunes dans toutes leurs différences.
Les parents d’élèves veulent que cette formation soit renforcée alors que le ministre la réduit de moitié. Les nouveaux enseignants seront très insuffisamment, pour ne pas dire pas du tout, formés à la pédagogie et à la psychologie de l’enfant.
Le ministre propose uniquement de rallonger la formation disciplinaire des enseignants d’une année pour atteindre le niveau master. Formation non rémunérée, qui sera à la charge des étudiants et par conséquent de leurs parents, ce qui ne pourra conduire qu’à faire de l’enseignement une filière encore plus sélective socialement qu’aujourd’hui.
Avec la suppression des IUFM, l’Etat se désengage de la formation de ses personnels pour la confier aux universités mises en concurrence. Cela ouvre la voie à une privatisation de cette formation. L’accord signé par l’Etat avec le Vatican pour la reconnaissance des diplômes délivrés par les universités catholiques est-il en rapport avec ce choix ?
Non, les parents d’élèves ne veulent pas d'enseignants non formés. Enseigner est un métier qui s'apprend !
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On peut se demander quelle sera la prochaine étape. En effet, si les enseignants n'ont pas besoin d'apprendre leur métier, pourquoi nos enfants auraient-ils besoins d'école, alors que l'entreprise ou la famille pourraient leur offrir un cadre de mise en pratique tellement plus efficace... non là je délire... à peine car nos énarques et politiques de la rue de Grenelle (sous une mauvaise influence) regardent déjà d'un sale oeil les petites sections de maternelle.
 
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